Le Moulin de Moncé – Saint-Firmin-des-Prés (Loir-et-Cher)
Le Moulin de Moncé, sur le Loir à Saint-Firmin-des-Prés, a été acquis par ses actuels propriétaires, Alain et Monique, en 1999.
Ce moulin dépendait du château de Moncé et sa roue, en plus d’assurer la force motrice du moulin, permettait de faire tourner une pompe destinée à pourvoir aux besoins en eau du château, situé plus haut sur le coteau. Mais sa fonction première était de moudre le grain et, pour cela, il était doté de deux paires de meules qui sont encore visibles aujourd’hui.
En recherchant dans d’anciens baux de location, Monique a pu en reconstituer l’historique depuis la fin du XIXème siècle.
De 1872 à 1905, un certain Lidon est le meunier du lieu. À cette date, pour des raisons de santé, il laisse la place à son cousin Émile Nouvelon. En 1914, la bluterie chargée de tamiser le grain après broyage pour séparer son et farine, cesse de fonctionner. Désormais, les meules ne broieront plus que de l’orge et de l’avoine destinées à l’alimentation animale.
En 1931, Émile Galléane reprend le moulin. Il décède en 1941 et son épouse, aidée de sa fille, réussit à poursuivre l’activité… et même à produire clandestinement un peu de farine panifiable pendant cette période difficile. En 1945, Henri Henriau, le fiancé de la jeune fille, prend le relais. Il sera le dernier meunier du moulin de Moncé, dont les meules cesseront de tourner en 1959. A l’étage des meules, on peut voir sur les colombages des bûchettes et des chiffres à la craie : ce sont des comptes de sacs de blé et de farine. Alain ne veut surtout pas les effacer !
Il y a quelques années, Monsieur Lidon – le fils du meunier de 1872 – alors âgé de 98 ans est venu avec émotion revoir les lieux où avait travaillé son père. Plus près de nous, en juin 2009 lors de la journée des moulins, c’est Henri Henriau, 95 ans, dernier meunier de Moncé, qui était l’invité d’honneur. Alain n’a pas manqué à cette occasion de recueillir anecdotes et précisions qui lui permettront de compléter puis remettre en fonctionnement les mécanismes du moulin encore en place.
Aujourd’hui, Alain et Monique, après avoir réhabilité un corps de ferme destiné à devenir un lieu d’habitation contemporain, se consacrent à la restauration du moulin. Changement de solives, réfection de deux planchers, rééquilibrage des meules. Le bardage horizontal en peuplier sur le pignon côté Loir était cloué sur le colombage à l’aide de clous forgés, maintenant introuvables en France : Alain en a trouvé en Turquie ! La qualité de leurs travaux a été récompensée par l’obtention d’un label de la Fondation du Patrimoine en 2008. (Pour le déroulement complet des travaux, lire l’article : les VMF au Moulin de Moncé, 14 mai 2017. Depuis, d’autres travaux ont été effectués et les aubes de la roue ont été refaites.)
Alain et Monique ouvrent généralement leur moulin lors des « journées des moulins et du patrimoine de pays » qui ont lieu en juin de chaque année.
L’archure et sa trémie recouvrent une paire de meules : gros plan sur l’ingénieux mécanisme permettant de régler le débit du grain. Quand la trémie était vide, la clochette sonnait.