Pour la première fois cette année, nous avions décidé d’élargir notre périmètre de promenade, en longeant d’autres rivières et en visitant d’autres moulins que ceux de notre département.
Le « Jardin de la France » étant tout près de chez nous, les « Amis des Moulins de Touraine » nous ont cordialement invités à participer à leur traditionnelle sortie annuelle, et ce sont 34 membres de l’ASME qui au matin du 30 septembre ont rejoint les AMT au bord de l’Indre, devant le moulin de Port-Joie à Esvres.
Succès pour les deux associations : le groupe totalise 84 personnes !
Une roue de 20 tonnes, de 3,40 m de large, développant 40 cv, seule de cette taille à tourner encore en Indre et Loire est à l’échelle de la bâtisse de cet ancien moulin farinier.
Sur le pignon droit du bâtiment, vannes et coursier subsistent : il existait une deuxième roue à cet endroit. (Il y a eu jusqu’à neuf paires de meules, et le petit bâtiment en bois devant la façade a sans doute abrité une machine à vapeur.)
De plus, les plans d’eau que forment l’Indre et son bief à côté, séparés par une île, sont très spectaculaires. La production de farine panifiable a cessé en 1940. Le moulin a repris une activité industrielle après guerre, jusque vers 1970.
Nous sommes conduits ensuite vers un moulin à vent…
Non, c’est une authentique éolienne Bollée de 1898.
Culminant à 25 m du sol, elle pompait l’eau d’une source au bénéfice d’un château voisin.
(35 m3 par jour par vent de 5 m/s).
Plus utilisée, elle fut parfaitement restaurée par la commune d’Esvres en 2004.
Halte méridienne dans un restaurant de Cormery. Françoise Bouillon (AMT) l’organisatrice, peut souffler : la veille elle n’était pas sûre que la salle puisse contenir un groupe aussi important !
Le Grand Moulin de Reignac qui nous accueille ensuite est également sur l’Indre. Il a connu de nombreuses transformations.
Il produisait déjà de l’électricité en 1898, mais il était devenu une huilerie quand il cessa son activité en1976.
La roue qui subsiste (il en posséda deux au 19 eme) est presque aussi grande que celle de Port-Joie, mais elle ne tourne plus.
Les engrenages de transmission sont toujours à l’intérieur. Je n’avais jamais vu de rouets de fosse (deux) d’une telle taille.
L’huilerie est devenue gîte de charme. Décoration et mobilier sont superbes.
Près de là, également sur Reignac, le petit moulin de la Fosse est bien différent, mais nous séduit autant : il se situe sur le ruisseau des Rochettes, petit affluent de l’Indre, qui arrive canalisé au niveau du 1er étage pour alimenter une roue à augets.
En fonctionnant par éclusées, elle faisait tourner deux paires de meules à grains dont l’une est encore en place.
Il cessa son activité avant 1939, et joliment décoré, il sert de résidence secondaire.
En fin d’après-midi, notre « pot de départ » se déroule quelques kilomètres plus loin, à Tauxigny, sur les pelouses du Moulin Neuf, bâti sur l’Echandon, autre affluent de l’Indre qui alimente deux étangs.
L’un d’entre eux alimente le bief, et le moulin fonctionnait aussi par éclusées.
L’autre étang, aménagé par le propriétaire est garni de nymphéas… on se croirait à Giverny.
Il produisait de la farine à la meule, mais comme Reignac, il cessa sa production avant la guerre.
La roue n’existait plus, mais la transmission était conservée.
L’actuel propriétaire, tout seul, a donc reconstruit sa roue (largeur 1,10 m, diamètre 4m20) à l’intérieur d’un abri.
Axe et étoile métallique, bras et aubes en bois, légèrement obliques et « brisées », tout est sorti de son atelier.
Le rouet et les engrenages dans la maison peuvent donc tourner, et l’assemblage est exemplaire, car le fonctionnement est assuré dans un silence total.
Ajoutons que toute cette journée s’est déroulée sous un soleil rare le reste de la semaine.
Il nous reste à remercier Alain Espinasse président des Amis des Moulins de Touraine, Mesdames Abraham, Bouillon, Poulichet pour l’organisation, mais aussi les propriétaires des moulins qui ont ouverts leurs portes à une troupe aussi nombreuse.
Nous vous rendrons la politesse… mais aïe ! vous avez placé la barre très haut…
Jean-Pierre Rabier
Quelques photos de notre ballade ici.