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Le mystère de la grande cheminée

La Nouvelle République. Samedi 28 août 2010.

Suèvres.

Comme pour les aventures de Blake et Mortimer et du fameux album « Le mystère de la grande pyramide », il existe à Suèvres le mystère de la grande cheminée !

Sur la première photo (une carte postale ancienne datée de 1905), la grande cheminée est à gauche de la rivière, en face du moulin. Sur la deuxième photo (datée de 1925), elle est à droite de la rivière, à côté du moulin ! Comment expliquer cela ? Le mystère n’est pas complètement éclairci.
Les pièces du puzzle sont posées : on espère que les lecteurs perspicaces pourront les réunir avec succès ! L’affaire est complexe, voire cocasse !

Au début du XXème siècle, juste avant la guerre de 1914-18, les Grands Moulins de Suèvres appartiennent à la famille Laurand-Lenormand. En 1899, Alfred-Narcisse Lenormand met en service une machine à vapeur pour augmenter la production de ses moulins. « À l’époque, c’est la première machine à vapeur installée en France pour compenser les insuffisances saisonnières d’une rivière. Des spécialistes des Grands Moulins de Paris vont même se déplacer pour en vérifier l’efficacité », précise Pierre Laurand, descendant du propriétaire de l’époque.

Pour éviter tout risque d’incendie, on construit la machine et la grande cheminée un peu à l’écart, de l’autre côté de la rivière, dans le clos Saint-Simon, avec l’accord du propriétaire, Alfred Cointault.

Pour une raison inconnue, l’accord entre les deux hommes tourne à la chamaillerie. Est-ce dû au fait qu’Alfred Cointault est marié à Marie-Amélie Prévost dont la sœur, Marie-Adeline Prévost, est mariée à Alfred-Narcisse Lenormand ? Les deux voisins ont épousé les deux sœurs ! Rien ne va plus, c’est la brouille et le bail arrive à expiration ! En 1907, Alfred Cointault exige la démolition de la cheminée construite sur son terrain. Une carte postale ancienne prouve qu’elle s’y trouve encore en 1910. Une autre carte postale montre qu’en 1925 elle a été démolie et reconstruite de l’autre côté de la rivière ! À quelle date exactement ?

Aujourd’hui, la cheminée n’existe plus. Elle a été détruite dans les années 80 à une date qui reste encore à préciser ! Elle ne servait plus à rien et a été jugée dangereuse. Il reste de cette histoire la base en briques de la première cheminée, curieusement insérée dans le mur du clos, au bas du chemin des moulins, à gauche de la rivière.

Cor. NR : Bernard Fauquembergue

En 1905, la cheminée est à gauche de la rivière.
En 1925, la cheminée est à droite de la rivière.

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